Dans la commune de Sciez qui fonde son économie sur l’accueil, tant résidentiel que touristique, le renouvellement d’un lotissement vieillissant peut aller de pair avec l’émergence d’une nouvelle conception de l’hébergement saisonnier d’une part, de l’habitat individuel et de ses prolongements d’autre part. Dans le lotissement de Songy, objet du concours «Mix-cité», « les haies opaques constituent une condition du bon voisinage ». Elles signent aussi la banalité du paysage pavillonnaire. Ces haies sont les écrans derrière lesquels l’intimité de chacun se déploie aujourd’hui, écrans qui dissimuleront demain le renouvellement du paysage bâti issu de sa densification. Nous proposons de mettre l’obsolescence programmée des haies à profit, d’utiliser le volume perdu de ces clôtures au service d’espaces plus opportunément accueillants. La méthode de densification envisagée s’appuie sur la définition d’un gabarit constructible se substituant aux haies et sur la définition d’une charte architecturale dont l’ambition sera d’affirmer, à deux pas du lac Léman et de ses plages, la spécificité d’un paysage «balnéo-pavillonnaire». L’ingéniosité des architectes qui interviendront au cas par cas tirera profit de la contrainte géométrique au coeur de notre système : concevoir des espaces de vie dans une largeur hors-tout de 3,5 mètres de large maximum. Le pari que nous faisons est de miser sur l’expérience spatiale que ce dispositif promet, pour affûter l’offre touristique de Sciez et accompagner ses projets de diversification résidentielle.