Les Lauranais ont 2 choses en commun : un patrimoine agricole qu’ils exploitent et valorisent via leur coopérative ; un patrimoine bâti qui, lui, se dévalorise de par l’éparpillement des tentatives individuelles pour le vendre ou le louer. En plus de ne rien leur rapporter, ce patrimoine coûte à ses propriétaires (impôts, entretien, assurances). Il coûte aussi à la collectivité, son inertie menaçant le niveau d’équipement et la qualité de vie de Laure-Minervois. Pour contre-carrer cette inertie, pourquoi ne pas mobiliser les mêmes outils que ceux qui ont servi à revitaliser le patrimoine agricole de la commune ? C’est l’hypothèse que nous avons choisi de développer dans le cadre du concours d’idées «Revivre en centre-bourg». Notre proposition consiste à créer une coopérative, non plus viticole mais « vivicole », en charge de développer le « rendement » d’un patrimoine dispersé en jouant sur ses qualités et en diversifiant ses modes d’occupation pour le rendre plus attractif. Cette coopérative prend la forme d’une SCIC, ce qui permet d’associer des acteurs publics et privés autour de son objet : la régénération du centre-bourg de Laure-Minervois. Les propriétaires intéressés confient l’exploitation de leur bien à la coop qui remodèle et gère ce patrimoine. Dissocier la nue propriété et son usufruit est au coeur de son système d’exploitation. L’idée, ici, est que les propriétaires-coopérateurs gagnent de quoi assumer ce que leur coûte leur patrimoine, rehaussé de dividendes indexés sur la valeur de cet apport. De son côté, la coop devient le chef d’orchestre d’une série d’opérations contribuant à une même stratégie de développement : associer à une offre résidentielle attractive, une offre d’hébergement touristique séduisante. Les 4 échelles de projet déclinées illustrent les différentes configurations du jeu d’acteurs à l’œuvre dans ce processus de régénération.